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5 février 2009 4 05 /02 /février /2009 12:48

Merci à Najat Valaud-Belkacen pour cette lettre !


Lettre à Jean Charbonniaud, ex-préfet de la Manche.


Monsieur le Préfet,


Je n’ai aucune peine à imaginer votre consternation ce soir devant tant d’injustice. Avez-vous eu seulement droit à une explication ? à un « casse toi pauv’con » peut être? je m’interroge : Christian Clavier ou un autre ami du Président aurait-il été de quelque manière gêné par les huées des enseignants de Saint Lô ?

Vous devez regarder avec tristesse et désolation cette République que vous avez servie. Je vous comprends si bien, elle ne ressemble plus guère à celle que nous aimons.

En êtes vous vraiment étonné ? j’en doute, mais votre devoir de réserve vous oblige depuis bien longtemps à ne pas commenter les abus de langage et les amalgames d’un Président assimilant jeunes des banlieues et racailles, immigration et égorgement des moutons, promotion de l’égalité et prévention de la délinquance...

Ne pas commenter non plus le soutien affiché aux statistiques ethniques à usage policier ou encore le très vichyste fichier Edwige…

Ne pas commenter enfin ces propos nauséabonds tenus à Michel Onfray sur les explications génétiques de la pédophilie et du suicide des jeunes...

« La France tu l’aimes ou tu la quittes » ! Voilà qu’on vous oblige aujourd’hui à quitter celle de Nicolas Sarkozy, n’en soyez pas désolé, il est parfois préférable de ne pas être, sans mauvais jeu de mot, du côté du manche.

Car, monsieur le Préfet, quelle politique servez vous depuis plus d’un an ? une politique réactionnaire, liberticide et profondément anti-humaniste, qui n’est l’héritage ni du gaullisme, ni du christianisme social, ni de l’humanisme libéral.

Songez-y, songez à cette obsession ethnique, à cette approche très « racialiste » de la politique de l’immigration. Une politique de restriction des droits des étrangers, de reniement du droit d’asile, de durcissement des conditions du regroupement familial, qui n’hésite pas à recourir aux tests ADN et à dire son intention de mettre en place des quotas par origine géographique. Une politique fondée sur la suspicion généralisée et récurrente envers les étrangers, sur un productivisme insensé des reconduites à la frontière. Et dire que Messieurs Hortefeux et Besson auraient voté Barack Obama…

Non, Monsieur le Préfet, ne regrettez rien !

Voyez le tour qu’est en train de prendre notre justice !

Aux attaques directes et habituelles de Nicolas Sarkozy contre l’institution, accusée de ne pas faire son travail et de trahir le peuple, a succédé un travail de sape et la promotion d’une justice du fait divers, de l’émotion, une justice rendue au nom des victimes et non plus au nom du peuple français, bref une justice qui venge… avec ses peines planchers, cette justice automatique à l’américaine, avec sa rétention de sûreté, véritable politique de prévention de la récidive par l’arbitraire, avec la suppression du juge d’instruction, avec la remise en cause de l’irresponsabilité pénale des malades mentaux ou de la majorité pénale à 16 ans…mais aussi, c’est vrai, pour les amis, la dépénalisation du droit des affaires !

Non, vraiment, monsieur le Préfet, ne regrettez rien !

Ne regrettez pas cette « caporalisation de la mémoire » et ce curieux regard du Président sur notre histoire, des bienfaits de la colonisation à cette France rêvée qui n'aurait « pas commis de crime contre l'humanité, ni cédé à la passion totalitaire ». Sans aucun doute la France n'a-t-elle pas à rougir de son histoire, mais à force de relire notre histoire sans honte, on fini par s'arranger avec la vérité. Or l'honneur de la République, c'est de regarder son passé tel qu'il a été.

Vous, Monsieur le Préfet, qui avez inscrit vos pas dans ceux de Jean Moulin et d’Erignac, ne regrettez rien !

Profitez en pour vous démarquer de cette conception de la laïcité « positive », une laïcité qui prend en réalité parti pour ceux qui croient contre ceux qui ne croient pas, qui prend parti pour les curés plutôt que pour les hussards noirs de la République, en prétendant qu’il n’est d’autre espérance que spirituelle, alors qu’au contraire la laïcité c’est d’abord la neutralité, l'égale liberté de conscience, le libre exercice du culte quelque soit la confession. Une laïcité si positive qu’elle ouvre discrètement la porte à la reconnaissance des sectes comme « des mouvements spirituels nouveaux » pour reprendre les mots exacts de celui qui n’était que candidat à l’Elysée lorsqu’il publia son ouvrage La république, les religions, l’espérance… Tout un programme…

Et que dire, monsieur le Préfet de notre diplomatie, celle d’un « vieux pays d’un vieux continent » ?

Voyez comme la diplomatie de la cécité a pris le pas sur la diplomatie des droits de l’homme, on visite nos vieux complices comme Omar Bongo au pouvoir depuis 1967. On accueille nos nouveaux amis comme Kadhafi, on baisse les yeux devant les puissants russes ou chinois… On s’aligne sur W. BUSCH, au point d’envisager de rejoindre le commandement intégré de l’OTAN ou de renforcer notre engagement militaire en Afghanistan sans consulter la représentation nationale…

Enfin on plaide pour le partenariat avec l’Afrique, mais on joue les Tintin au Congo en déclarant à Dakar : « l'homme africain n'est pas assez entré dans l'Histoire (…). Jamais il ne s'élance vers l'avenir (…) Dans cet univers où la nature commande tout, l'homme reste immobile au milieu d'un ordre immuable où tout est écrit d'avance. (…) Il n'y a de place ni pour l'aventure humaine, ni pour l'idée de progrès. » Consternant, le rapporteur spécial de l’ONU sur les droits de l’homme dirait « raciste » !

Que dire pour finir, monsieur le Préfet de cette mise au pas des médias, du limogeage d’Alain Genestar à la nomination par le Président de la République du dirigeant de France télévision. Que dire de ce grand bond en arrière ! du retour de Pimprenelle et Nicolas (Sarkozy) tous les soirs à l’ORTF pour nous endormir !

Que dire de la remise en cause du comité national d’éthique ? du droit de grève ? du droit d’amendement des parlementaires ?

Et tout cela invariablement au nom du pragmatisme ! Mais le pragmatisme érigé en idéologie, ce n’est rien d’autre que le renoncement aux valeurs.

Monsieur le Préfet que pouvez vous regretter ?

Quelques sifflets à l’adresse d’un nouveau Bonaparte, à l’adresse d’un « troisième en pire », vous auront coûté votre poste. Goethe préférait « une petite injustice à un grand désordre », Nicolas Sarkozy aura préféré une grande injustice à un petit désordre, mais au fond il n’y a que les petits hommes pour craindre les petits cris.


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4 février 2009 3 04 /02 /février /2009 16:43

Témoignage :

"Lettre ouverte à mon député,

Mardi 2 décembre, pour la première fois de ma vie, (j’ai 57 ans), je me suis inscrite au Restos du cœur de ma commune.

Les médias, les politiques sont tous d’accord : « Les Restos, c’est formidable. Avec toute cette solidarité les plus démunis ont au moins de quoi manger l’hiver. » Il est vrai que l’été cet exercice trivial est beaucoup moins nécessaire.

Nous sommes deux à vivre avec 600 euros par mois, les factures payées, il ne reste pas grand-chose pour la nourriture. Je suis allée prendre ce secours alimentaire les larmes aux yeux, la honte au cœur, la rage au ventre.

J’ai reçu pour une semaine : 2 steacks hachés surgelés, 5 œufs, 4 portions de fromage, 4 yaourts, 1 petite boîte de riz-volaille, 1 boite de petits pois, 2 oranges, 5 pommes de terre, 2 branches de céleri, 4 oignons, 1 paquet de pâte, 1 bouteille d’eau.

Ne mangeons pas tout trop vite ! Tant d’humiliation pour cela ! Je n’y retournerai plus.

Je ne parle pas pour moi seule. Il y avait toutes ces mères et leurs enfants, des vieillards, des jeunes hommes, toute une population à la Zola.

Réveillez vous donc tous, ne nous laissez par tomber plus bas. Cette région comme tant d’autres, n’a pas de travail. Bientôt vous ne serez plus que le député d’une armée de miséreux devenus transparents aux yeux de notre gouvernement.

Les socialistes que vous représentez sont comme des commandants d’un navire dont les passagers sont tombés à l’eau et qui se disputent le droit d’aller les repêcher. Pendant ce temps, le navire s’éloigne et les malheureux se noient. Vous débattez en ce moment à l’Assemblée nationale d’une réforme de l’audiovisuel qui - ne nous mentons pas - vise à instaurer une dictature toute au profit de Monsieur Sarkozy.

Pourquoi ne pas le dire au peuple ? Parce que lorsque ce sera votre tour de régner, vous en profiterez ? Et encore aucun Roi de France n’aurait osé aller si loin en lois liberticides. Aucun pays européen n’a des dirigeants se vautrant à ce point dans l’argent public.
Augmentations de salaire au président et à ses ministres. Rallonges astronomiques des dépenses de fonctionnement à certaines ministres.

Quand allez-vous proposer des mesures concrètes en faveur de ceux que Monsieur Raffarin osait appeler « la France d’en bas » ? Blocage des prix des denrées de première nécessité, SMIC, retraites, pensions relevées à 1500 euros, sans que les prix n’augmentent proportionnellement. Parce que c’est comme ça, les salaires augmentent de 0.5 % et les marchandises augmentent de 1%. Trouvez-vous cela normal ?

Quand allez vous dire aux bobos que certaines mesures prises pour  « sauver la planète » mettent à genoux les moins riches ? Sauvons d’abord les humains !

Les grandes surfaces que plus rien n’arrête, se font des fortunes, augmentations constantes, entente illicite, moindre qualité, course au profit. Monsieur Sarkozy veut mettre tous les Français à sa botte. La police, les gendarmes, se permettent des actes qui n’avaient plus cours depuis la fin de la guerre, assurés qu’ils sont d’être toujours approuvés par leur ministre de tutelle.

Monsieur le député, je déplore que vos interventions soient si rares, n’avez-vous donc rien à dire ? Ces stupides journaux à sensation, en dénoncent plus que vous. L’argent coule à flot chez les membres du gouvernement. Récession peut-être, mais pas pour tous !

Monsieur Sarkozy a octroyé 360 milliards d’euros à nos amis banquiers qui ont d’abord servi leurs très chers actionnaires. Combien faudrait-il de temps en taxant les revenus boursiers (je ne m’en fais pas, la bourse se porte très bien malgré ce que l’on nous fait croire) de un petit pourcent pour que le monde entier voit la misère définitivement enrayée. N’avez-vous pas été choqué que la niche fiscale accordée aux plus riches permette à ceux-ci de s’offrir les services (au frais de l’Etat) d’un personnel gagnant  à peine de quoi vivre ? Où faudra t-il que l’arbitraire, l’injustice aillent pour que vous vous révoltiez au nom de tous ? Attendez-vous une guerre civile ? J’admire les Thaïlandais d’avoir osé.

Tous, vous les politiques, parlez au nom des pauvres ? Savez-vous vraiment ce que c’est ? Vous décidez que les pauvres ne savent pas se prendre en main. C’est connu, nous sommes tous idiots sinon, comment expliquer que nous ne soyons que ça ?

Je sais bien que ma révolte et ma colère ne servent à rien mais c’est là que désormais se trouve ma dignité.

Ce courrier finira peut-être au fond d’une poubelle, tant pis, je n’aurais pourtant exprimé que peu de choses parmi toutes celles que j’aurais dû vous confier.

Je vous remercie au moins de la peine que vous aurez prise à me lire.

Je vous souhaite une bonne nouvelle année qui ne se lèvera pas sur des jours sombres et une perspective d’avenir noire de misère.

Avec tout mon respect, Monsieur le député."

Devons-nous rester impassible ?


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31 janvier 2009 6 31 /01 /janvier /2009 10:01

"Y'avait un mec, il avait son vol pour ce matin, un jeune de 22 ans, il a pleuré toute la nuit, il pleurait comme une fille, on est resté avec lui, j'ai pas dormi. Il a parlé à sa fiancée, elle pleurait aussi au téléphone.

Aujourd'hui il a appelé du bled, il a dit qu'il restait trois mois là-bas et après il achète un visa, mais pas pour la France, c'est d'la merde la France, pour le Canada ou même la Chine. En ce moment il y a un mineur avec nous, le mec il est mineur et il est là.

En bas et à la cantine y'a pas de réseau, tu captes que dans les chambres, hier on a regardé Rambo 2 à la télé.

A minuit, ils viennent fermer les portes et tu peux plus sortir. Tu peux plus fumer. Pour fumer, dans la journée, je sors de ma chambre, je prends un couloir, je sors dehors, il y a une cage, dans la cage il y a un bouton et c'est là que tu allumes ta clop, il y a des caméras dans la cage. On dirait Alcatraz ici, ici c'est la prison. De ma chambre je vois rien, des murs et des barbelés et un peu de ciel, en ce moment je vois une étoile et le "hillel" (croissant de lune)

Nous on est un groupe tranquille ici, mais j'crois pas que tout le monde va toujours être tranquille comme nous."


Des criminels ? Non... Des « sans-papier » qu'on veut renvoyer chez eux, vraiment chez eux ? 22 ans, mineur, parfois en France depuis 5/6 ans, voire plus mais difficile à prouver car les parents d'un sans-papier apprennent aux enfants aux ados à se cacher... Mais un jour...   

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27 janvier 2009 2 27 /01 /janvier /2009 10:00

7 minutes suffisantes pour bien comprendre l'engagement de milliers de socialistes, de milliers de français auprès de Ségolène Royal pour faire changer la société, le monde (et pour y arriver il faut changer la politique( :

En France et à court terme :

  • le paquet fiscal = un cadeau aux seuls plus riches...
  • des aides aux banques grâce aux contribuables sans contre-partie...

Dans le monde et pour l'avenir :

  • Un autre monde est possible...
  • un nouveau modèle de développement est nécessaire...

La politique :

  • Faire de la politique en écoutant les gens, les citoyens, le peuple...
  • Les citoyens doivent reprendre la parole et la rue si nécessaire...
  • Et l'outil : la démocratie participative...

Tout est dit... mais les médias n'auront retenu que "J'en ai marre, j'en ai marre...".



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15 janvier 2009 4 15 /01 /janvier /2009 10:03

Nous y voilà, nous y sommes. Depuis cinquante ans que cette tourmente menace dans les hauts-fourneaux de l'incurie de l'humanité, nous y sommes.

Dans le mur, au bord du gouffre, comme seul l'homme sait le faire avec brio, qui ne perçoit la réalité que lorsqu'elle lui fait mal. Telle notre bonne vieille cigale à qui nous prêtons nos qualités d'insouciance.

Nous avons chanté, dansé.

Quand je dis "nous", entendons un quart de l'humanité tandis que le reste était à la peine.

Nous avons construit la vie meilleure, nous avons jeté nos pesticides à l'eau, nos fumées dans l'air, nous avons conduit trois voitures, nous avons vidé les mines, nous avons mangé des fraises du bout monde, nous avons voyagé en tous sens, nous avons éclairé les nuits, nous avons chaussé des tennis qui clignotent quand on marche, nous avons grossi, nous avons mouillé le désert, acidifié la pluie, créé des clones, franchement on peut dire qu'on s'est bien amusés.

On a réussi des trucs carrément épatants, très difficiles, comme faire fondre la banquise, glisser des bestioles génétiquement modifiées sous la terre, déplacer le Gulf Stream, détruire un tiers des espèces vivantes, faire péter l'atome, enfoncer des déchets radioactifs dans le sol, ni vu ni connu.

Franchement on s'est marrés.

Franchement on a bien profité.

Et on aimerait bien continuer, tant il va de soi qu'il est plus rigolo de sauter dans un avion avec des tennis lumineuses que de biner des pommes de terre.

Certes.

Mais nous y sommes.

A la Troisième Révolution.

Qui a ceci de très différent des deux premières (la Révolution néolithique et la Révolution industrielle, pour mémoire) qu'on ne l'a pas choisie.

"On est obligés de la faire, la Troisième Révolution ?" demanderont quelques esprits réticents et chagrins.

Oui.

On n'a pas le choix, elle a déjà commencé, elle ne nous a pas demandé notre avis.

C'est la mère Nature qui l'a décidé, après nous avoir aimablement laissés jouer avec elle depuis des décennies.

La mère Nature, épuisée, souillée, exsangue, nous ferme les robinets.

De pétrole, de gaz, d'uranium, d'air, d'eau.

Son ultimatum est clair et sans pitié : Sauvez-moi, ou crevez avec moi (à l'exception des fourmis et des araignées qui nous survivront, car très résistantes, et d'ailleurs peu portées sur la danse).

Sauvez-moi, ou crevez avec moi.

Évidemment, dit comme ça, on comprend qu'on n'a pas le choix, on s'exécute illico et, même, si on a le temps, on s'excuse, affolés et honteux.

D'aucuns, un brin rêveurs, tentent d'obtenir un délai, de s'amuser encore avec la croissance.

Peine perdue.

Il y a du boulot, plus que l'humanité n'en eut jamais.

Nettoyer le ciel, laver l'eau, décrasser la terre, abandonner sa voiture, figer le nucléaire, ramasser les ours blancs, éteindre en partant, veiller à la paix, contenir l'avidité, trouver des fraises à côté de chez soi, ne pas sortir la nuit pour les cueillir toutes, en laisser au voisin, relancer la marine à voile, laisser le charbon là où il est - attention, ne nous laissons pas tenter, laissons ce charbon tranquille -, récupérer le crottin, pisser dans les champs (pour le phosphore, on n'en a plus, on a tout pris dans les mines, on s'est quand même bien marrés).

S'efforcer. Réfléchir, même.

Et, sans vouloir offenser avec un terme tombé en désuétude, être solidaire.

Avec le voisin, avec l'Europe, avec le monde.

Colossal programme que celui de la Troisième Révolution.

Pas d'échappatoire, allons-y.

Encore qu'il faut noter que récupérer du crottin, et tous ceux qui l'ont fait le savent, est une activité foncièrement satisfaisante.

Qui n'empêche en rien de danser le soir venu, ce n'est pas incompatible.

A condition que la paix soit là, à condition que nous contenions le retour de la barbarie -une autre des grandes spécialités de l'homme, sa plus aboutie peut-être.

A ce prix, nous réussirons la Troisième révolution.

A ce prix nous danserons, autrement sans doute, mais nous danserons encore.


Fred Vargas

Archéologue et écrivain


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10 janvier 2009 6 10 /01 /janvier /2009 16:20
Siddharta :
"Profession de foi individuelle, rejet de toutes les doctrines, condamnation du monde de la puissance et de l'argent, éloge de la vie contemplative dans le cadre d'une Inde recréée à merveille, Siddharta est un roman initiatique devenu au fil du temps un texte "sacré".



Hermann Hesse (né le 2 juillet 1877 à Calw, Allemagne; mort le 9 août 1962 à Montagnola, Suisse) est un romancier, poète, peintre et essayiste allemand puis suisse. Il a obtenu le prix Goethe et le Prix Nobel de littérature en 1946.




Bientôt mes impressions...

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6 janvier 2009 2 06 /01 /janvier /2009 09:08
Livre écrit par Jacques Attali, que je conseille à toutes celles et ceux qui s'intéressent à l'avenir du Monde, de la France, des êtres humains, de leurs enfants et petits enfants. Résumé issu de la dernière page :
"Jacques Attali raconte ici l'incroyable histoire des cinquante prochaines années telles qu'on peut les imaginer à partir de ce que l'on sait aujourd'hui de l'histoire et de la science. Il dévoile la façon dont vont évoluer les rapports entre les nations, dont les bouleversements démographiques, les mouvements de population, les mutations du travail, le terrorisme, la violence, les changements climatiques, l'emprise croissante du religieux vont affecter notre quotidien. Il montre enfin qu'il serait possible d'éliminer la pauvreté, de faire profiter chacun équitablement des bienfaits de la technologie et de préserver la liberté de ses propres excès comme de ses ennemis, de laisser aux générations à venir un environnement mieux protégé, de faire naître, à partir de toutes les sagesses du monde, de nouvelles façons de vivre et de créer ensemble." 

J'ai été particulièrement intéressé par "l'hyperempire", complètement angoissé par "l'hyperconflit" et largement motivé par "l'hyperdémocratie". Cela me conforte dans mes actions du moment et bien entendu mon souhait est que l'hyperdémocratie ne soit pas la "3ème vague" de l'avenir mais bien la 1ère afin d'atténuer les excès de "l'hyperempire" et d'échapper à la terreur de "'l'hyperconflit".

Bref je vous conseille de le lire (300 pages en livre de poche...).

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1 janvier 2009 4 01 /01 /janvier /2009 09:01

"Que 2009 soit une année de joie, de fraternité et d’amour !"

On nous annonce une économie défaillante, on nous annonce encore plus de chômage, on nous annonce des conflits ici ou là.

Mes pro
ches avancent, comme moi, pas à pas, vers des âges où quelques douleurs vont venir accompagner nos moments de bonheur.


Alors pour 2009, quelques soient nos difficultés, qu'au Bénin, en Tanzanie, au Népal, en Inde, en Palestine, en Israël, aux Etats-Unis, en Chine  et partout ailleurs même chez nous en Europe, nous soyons rassemblés au nom de la fraternité, de l'amour. Que la compassion, la solidarité, l'entre-aide, l'humanité dominent nos pensées et nos actions. Que nos regards, nos coeurs se tournent vers les plus démunis, vers les plus délaissés, vers tous ceux qui ont besoin de nous, de notre force, de notre énergie.

J'ose : aimons-nous les uns les autres ! 
 
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29 décembre 2008 1 29 /12 /décembre /2008 10:40

Pourquoi elle ?

C'est une de mes amies les plus chères, certainement celle qui me connaît le mieux. Elle a su m'écouter pendant la seule période de ma vie où j'avais besoin de parler beaucoup, beaucoup de moi. Son regard, son sourire suffisait pour calmer la tempête qui sévissait en moi.

Collègue de travail devenue amie, j'adore discuter avec elle, de philosophie, de peinture, de livre, de la vie... Pas de sa vie, ce n'est pas un de ses sujets de discussion, et pourtant la vie ne l'a pas épargnée...

Eloignée de Paris, je la vois moins, cet été nous cheminions ensemble dans Clermont-ferrand et nous parlions de notre situation de "jeunes" retraités, de nos projets. Je parlais politique et voyages et elle parlait expositions, voyages et de son objectif prioritaire : elle voulait accompagner, dans les hôpitaux, les personnes en fin de vie (certainement en ayant en mémoire les fins de ses proches, parents et frères). En octobre, elle me fit part de la réusite de son projet :
 

"... Par ailleurs, j'ai passé le dernier cap à l'unité de soins palliatifs, l'entretien avec le jury, et je fais de l'accompagnement, seule. Les entretiens sont de grande intensité avec un fort travail sur l'humilité, l'écoute.

Je fais maintenant partie de l'équipe de bénévoles, accolée bien sûr à l'équipe des soignants, et je vais à l'hôpital les samedis matins, du 9h - 14h à peu près, avec accord de quelques absences pour voir famille et amis.

C'est un aboutissement pour moi, c'était dans ma tête depuis 14 ans, après évènement douloureux et la lecture d'un livre de Marie de Hennezel.

Et je suis heureuse d'avoir intégré une équipe, d'être dans le monde du travail, avec les soignants, à côté des malades..."


Elle attendait mon passage en Auvergne pour m'emmener en haut du Puy de Dôme...
Mais voilà, en cette nuit de Noël, Mireille a chuté. La colonne vertébrale est touchée. Aujourd'hui, elle ne peut plus bouger. Elle ne peut plus écrire. Tous ses proches attendent des évolutions positives, nous y croyons, j'y crois. Mireille y arrivera.

Pourquoi elle ? Je reste abasourdi. Je suis vide. Je me sens petit. Par l'intermédiaire de la famille et d'une amie, j'ai des nouvelles. J'attends...

Pourquoi elle ? Je sais que la Vie est souvent injuste, mais je ne comprendrais jamais cet acharnement à choisir ses victimes parmi celles et ceux qui ne le méritent pas.

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14 décembre 2008 7 14 /12 /décembre /2008 14:35
« Etat de droite, soir de colère

En 1933, depuis près de trois ans, le Reichstag avalise sans broncher ; les décisions se prennent sans débats ni votes. Von Hindenburg gouverne un coude sur l’épaule des SPD, tétanisés, un coude sur celle des nazis, bons bougres. Hitler n’a plus qu’à sauter sur l’estrade, grand clown des atrocités, impayable dans son frac tout neuf.
Qui prétend encore que c’est arrivé du frais matin ?
Le sommeil a bon dos, où naissent les songes, et les cauchemars. Mais on ne se réveille pas dans le pire, stupeur, au saut du lit : le pire s’est installé, insidieux, dans le paysage, banalisé par l'apathie ou l’incrédulité des uns, la bénédiction des autres.
Des gendarmes brutaux, grossiers, débarquent impunément avec leurs chiens dans les classes d’un collège du Gers, pour une fouille musclée ; le proviseur entérine, bonasse. Et le ministre de l’Education, qu’en dit-il ? Que dit-il de l’enlèvement d’enfants dans une école de Grenoble, d’eux et de leur famille expulsés en vingt-quatre heures, après combien d’autres ? Qui tient la comptabilité de ces exactions ordinaires ?
Un journaliste est interpellé chez lui, insulté, menotté, fouillé au corps, pour une suspicion de diffamation, qui reste encore à démontrer en justice… Qu’en dit la Garde des Sceaux ? Elle approuve (mutine bague Cartier au doigt, n’en déplaise au Figaro).
Nos enfants, nos journalistes, ce sont encore catégories sensibles à l’opinion.
Celle-ci s’émeut-elle ? Mollement. Elle somnole.
Mais les réfugiés de Sangatte, chassés comme bêtes, affamés dans les bois ; les miséreux du bois de Vincennes menacés de « ratissage », les gueux de nos trottoirs au vent d’hiver ? Les sans-papiers raflés, entassés dans des lieux de non-droit, décharges d’une société qui détourne le regard ignoble de son indifférence ? Et la masse des anonymes, traités mêmement comme rebut par une administration servile ? Au secours, Hugo !
Il y a de jeunes marginaux qualifiés par la ministre de l’Intérieur d’« ultra gauche » – spectre opportun des bonnes vieilles terreurs –, jusqu’ici, pure pétition communicationnelle… Sa police veille, arme à la hanche, elle arpente, virile, les couloirs du métro, des gares. Sommes-nous en Etat de siège ? A quand l’armée en ville ?
Il y a le malade mental incriminé à vie par anticipation ; l’étranger criminalisé de l’être ; le jeune de banlieue stigmatisé pour dissidence du salut au drapeau : danger public ; le prisonnier encagé dans des taudis surpeuplés – à 12 ans, bientôt ; le sans-travail accusé d’être un profiteur, le pauvre d’être pauvre et de coûter cher aux riches ; le militant associatif qui le défend condamné, lourdement, pour entrave à la voie publique. Il y a le fonctionnaire taxé de fainéantise (vieille antienne) ; l’élu réduit au godillot ; le juge sous menace de rétorsion ; le parlementariste assimilé au petit pois ; la télé publique bradée aux bons amis du Président, qui fixent le tarif ; son PDG berlusconisé et des pubs d’Etat pour nous informer – à quand un ministre de la Propagande ? On en a bien un de l’Identité nationale. Et le bon ami de Corse, l’escroc notoire, amuseurs sinistres, protégés par décret du prince…
Criminalisation systématique de qui s’insurge, dénis de justice, inhumanité érigés en principe de gouvernement. Presse paillasson, muselée par ses patrons, industriels des armes. Intimidations, contrôles au faciès, humiliations, brutalités, violences et leurs dérapages – quelques précipités du balcon, quelques morts de tabassage accidentel –, sitôt providentiellement dilués dans le brouhaha des crises bancaires, de l’affairisme et du sensationnel saignant, bienvenue au JT : touristes égarés, intempéries, embouteillages du soir… Carla et Tapie en vedettes.
Ces faits sont-ils vraiment divers, ou bien signent-ils un état de fait ? En réalité, un état de droite. Extrême. Dire que Le Pen nous faisait peur…
Cela rampe, s’insinue et s’impose, cela s’installe : ma foi, jour après jour, cela devient tout naturel. Normal : c’est, d’ores et déjà, le lot quotidien d’une France défigurée, demain matin effarée de sa nudité, livrée aux menées d’une dictature qui ne dit pas son nom. Ah ! le gros mot ! N’exagérons pas, s’offusquent les mal réveillés. Tout va bien : M. Hortefeux est, paraît-il, bon bougre dans sa vie privée.
“Tout est possible”, avait pourtant promis le candidat. Entendons-le bien. Entendons ce qu’il y a de totalitaire dans cette promesse cynique qui, d’avance, annonce le pire.
Sous son agitation pathologique, un instant comique – au secours, Chaplin ! –, sous ses discours de tréteaux, ses déclarations à tous vents, contradictoires, paradoxales, sous son improvisation politique (oripeau du pragmatisme), sous sa face de tic et toc s’avance le mufle des suicideurs de république, des assassins de la morale publique. La tête grossit, elle fixe et sidère.
Continuerons-nous à dormir ? Ou à piquer la marionnette de banderilles de Noël ? »
Anne-Marie Garat

Texte issu du site Désirs d'Avenir  : Anne-Marie Garat, écrivaine, est née à Bordeaux, département de la Gironde, elle descend de forestiers du Béarn, de vignerons du Médoc et d'une paysanne valaisanne, annexée à la famille par un détour romanesque de la Grande guerre…

La suite sur http://anne-marie-garat.com/

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